Grâce au boom qu’a connu le commerce en ligne ces dernières années, le paiement différé est devenu le mode de paiement qui suscite un engouement auprès de beaucoup d’acheteurs en ligne. Et pour cause, avec le paiement fractionné, le client bénéficie d’une avance de trésorerie pour effectuer un achat onéreux dont le paiement sera réparti sur plusieurs jours ou mois. Le commerçant quant à lui paie un intermédiaire qui va assumer le risque d’impayé, c’est-à-dire que c’est à ce dernier de récupérer le paiement auprès du consommateur, moyennant des commissions.

Ce mode semble bien plus avantageux que le crédit à la consommation qui pouvait afficher des taux d’intérêts exorbitants rendant la facture finale assez lourde pour l’acheteur. La FinTech Klarna ayant compris bien plus tôt qu’il fallait rendre le paiement en ligne assez simple et sécurisé a saisi l’opportunité de proposer aux acheteurs comme aux commerçants ce mode de paiement. Aujourd’hui, cette FinTech est devenu l’un des géants du domaine. Mais que retenir du succès de cette décacorne suédoise ?

Histoire de la FinTech suèdoise

C’est en Suède précisément à Stockholm que Klarna a été fondée en 2005 par Sebastian Siemiatkowski, Victor Jacobsson et Niklas Adalberth. Ces 17 dernières années, cette société de technologie financière s’est donnée comme mission de rendre le paiement en ligne aussi sécurisé, simple et transparent possible. Dans son expansion, en 2014, l’entreprise a acquis SOFORT, donnant ainsi naissance au Groupe Klarna. Des investisseurs comme Atomico, Sequoi Capital, Bestseller, Permira ou encore Visa, n’ont de cesse de soutenir Klarna.

Klarna : une idée à laquelle les fondateurs ont cru

À ses débuts, Klarna n’a pas vraiment reçu le soutien des ténors d’alors. Lors d’un entretien avec Forbes, le CEO de Klarna, Siemiatkowski l’a d’ailleurs souligné. Il a en effet rappelé qu’au cours d’un pitch d’innovateurs, ils ont été encouragé à abandonner le projet, car « ce n’était pas génial ».

Malgré les critiques, les fondateurs n’ont cependant pas abandonné leur idée, puisque de toutes les manières, à cette époque, les banques ne pouvaient pas comprendre la portée d’un tel projet. C’est ainsi que le 10 avril 2005, la plateforme Klarna a facilité sa première transaction, celle-ci s’étant produite dans une librairie suédoise : Pocketklubben.

Klarna : la start-up européenne la mieux valorisée en 2021

En 2020, avec l’essor de l’e-commerce, notamment sur fond de pandémie de la COVID-19, la banque en ligne suédoise a vu sa croissance augmenter de façon vertigineuse. Le volume d’achat dépassait les 50 milliards de dollars contre des pertes avoisinant les 150 millions. Ces dernières étaient dues aux investissements réalisés aux États-Unis ainsi qu’à la hausse des pertes de crédits que l’entreprise subit dès lors qu’un acheteur ne réalise pas tous ses versements.

L’année 2021 est celle durant laquelle l’entreprise a réalisé un exploit jamais vu en Europe pour une Fintech. Klarna officialise une collecte de fonds atteignant les uns milliards de dollars, ce qui lui permit de devenir la société non cotée ayant obtenu la meilleure valorisation dans toute l’histoire de la tech en Europe. Le groupe était alors valorisée à 45,6 milliards de dollars.

Klarna : à quoi ça sert ? 

Klarna permet aux acheteurs de payer en 3 ou 4 fois sans frais leurs différents achats en ligne chez ses commerçants partenaires. L’offre de crédit peut aller jusqu’à 36 mois, mais cette fois-ci avec un taux d’intérêt lorsqu’il s’agit d’une dépense plus importante.

Le service donne aussi la possibilité aux clients de différer leurs paiements, l’objectif étant d’essayer un article et de le retourner sans être débité. Toutes ces différentes options disponibles en ligne permettent aux acheteurs d’étaler leurs dépenses et de surtout amoindrir les conséquences de l’inflation sur leur pouvoir d’achat. Klarna, à son tour, se rémunère grâce à des commissions qu’elle facture aux vendeurs sur chaque achat.

Klarna : quel avantage pour les différentes parties ?

Les services et l’application de Klarna facilitent les achats en ligne et les retours d’articles après essayage à domicile. Les consommateurs ont également un meilleur contrôle de leur budget, ce qui leur permet de ne pas s’endetter outre-mesure.

Un programme de fidélité a été mis en place par Klarna pour permettre à ses utilisateurs d’obtenir des récompenses lorsqu’ils passent à l’acte d’achat. La marque dont ils achètent le produit peut aussi proposer des gratifications toujours à travers la plateforme.

Le marchand quant à lui voit ses ventes prospérer, car la solution de Klarna réduit le pourcentage d’abandon de panier. Il faut aussi souligner que le paiement fractionné n’a aucune incidence sur la trésorerie du commerçant. Klarna a, en effet, un rôle d’intermédiaire entre acheteur et vendeur. Au moment de la transaction, elle paye au marchand l’intégralité du montant et se chargera en aval de récupérer la somme auprès du client.

L’application mobile Klarna 

L’application Klarna propose aux consommateurs une panoplie de fonctionnalités. Ceux-ci concernent la création d’une carte bancaire virtuelle, le suivi de livraison, les alertes de prix à la baisse ou à la hausse, l’accès à de bons plans et à l’historique des achats, etc. Elle dispose aussi d’une liste de souhaits qui donne la possibilité aux clients de partager avec leurs proches des articles qu’ils désirent se procurer. 

Klarna va t-elle entrer en bourse ?

Il y a plus d’un an, Klarna a émis l’idée de son entrée en bourse, mais à l’heure actuelle, la date, le lieu et le prix d’une telle opération ne sont pas encore fixé. La société précise cependant qu’elle écarte toute idée d’un SPAC (Special Purpose Acquisition Company) au bénéfice d’une introduction en bourse.

Même si l’entreprise a la possibilité d’entrer en bourse, n’importe où, il n’est pas exclu qu’elle choisisse de le faire à la Bourse Londonienne. Une telle opération voudra dire que Klarna désire emprunter la même voie que d’autres géantes Fintechs telles que Wise, PensionBee ou encore Funding Circle. 

Klarna a-t-elle de beaux jours devant elle ?

La Fintech suédoise est aujourd’hui présente dans 45 pays, dont les États-Unis, la Belgique le Royaume-Uni, l’Australie, le Canada, l’Espagne, l’Italie et la France. De 90 millions d’utilisateurs en 2021, elle est passée à près de 150 millions actuellement.

Chaque jour, le nombre de transactions avoisine les 2 millions. Des marques très connues comme Ikea, Nike, H&M, Adidas, Sephora, Samsung, Body & Fit font partie des près de 450 000 commerçants partenaires de la plateforme. Il faut savoir que le marché du paiement fractionné et différé est en pleine expansion, ce qui amènerait à conclure à un certain potentiel de croissance.

Toutefois, en août 2022, le CEO de Klarna a souligné que le marché traversait une période assez rude en raison de l’inflation, la crise russo-ukrainienne, la pression des investisseurs, etc. À l’heure actuelle, la société fait face à une chute colossale (85 %) de sa valorisation. Alors qu’en 2021, cette dernière allait au-delà des 40 milliards de dollars, en 2022, elle n’est plus que de 6,5 milliards de dollars. Au mois de mai, la société a décidé de se séparer de 700 membres de son effectif, soit environ 10 %.

Même si les revenus du groupe ont connu une hausse de 24 %, les pertes enregistrées ont quant à elles quadruplé. Une possible récession serait donc à craindre. Pour l’heure, il va falloir que les dirigeants mettent en place un réel plan de relance économique. L’entreprise prévoit d’ailleurs une rentabilité sur une base mensuelle dès le deuxième semestre de 2023 ainsi qu’une amélioration du résultat d’exploitation.

Klarna : informations clés

L’effectif

Klarna compte 150 millions de consommateurs à travers 450 000 marchands répartis dans 45 pays. Son nombre actuel d’employé est de 5 000.

Le chiffre d’affaires

Durant la période de janvier à fin juin 2022, le Groupe Klarna a réalisé un chiffre d’affaires de 9,1 milliards de couronnes suédoises, soit 950 millions de dollars. Ceci équivaut à une augmentation de 24 % par rapport à l’année précédente.

Entrée en bourse

En mai 2022, dans une interview, le directeur général Sebastian Siemiatkowski précisait qu’aucune entrée en bourse n’avait été prévu.

Objectifs business et stratégiques

L’objectif principal de la décacorne est de devenir un portail d’achat en ligne. Elle s’est engagée à apporter une transformation positive au sein de son entreprise, au secteur de l’e-commerce ainsi qu’à celui de la finance. Elle désire simplifier le plus possible l’achat et ligne et proposer une meilleure alternative à la carte de crédit classique. Klarna n’a également de cesse de développer des outils pour permettre à ses utilisateurs d’avoir le contrôle sur leurs finances.

Un autre objectif et pas des moindres est celui de gérer au mieux l’impact environnemental de l’entrepise à divers niveaux. Le Groupe prévoit d’ailleurs réduire ses émissions de 50 % d’ici 2030.

Scalabilité

Moyenne. Klarna met les bouchées doubles pour diversifier ses différentes sources de revenus. Elle mise alors sa technologie bancaire ouverte Klarna Kosma et d’autres revenus marketing. Elle désire également pénétrer d’autres marchés et s’y maintenir.

Mantra/Citation CEO

There is definitely a potential to quickly reach half a billion dollars in revenue in a very short period of time. / Il y a certainement un potentiel pour atteindre rapidement un demi-milliard de dollars de revenus en très peu de temps. 

« And while ofcourse our ambitionsare much higher than half a percentage, it is definitely an interesting reflection of how extremely big the market is. / Et même si bien sûr nos ambitions sont bien supérieures à un demi-pourcentage, c’est certainement un reflet intéressant de l’extrême grandeur du marché. »

PDG de Klarna, Sebastian Siemiatkowski

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