On trouve des traces de la pratique du football en 1147, au Moyen-Age, sachant qu’à l’époque le ballon rond était souvent rempli de foin. 

Difficile d’imaginer que l’on puisse de nos jours révolutionner la pratique, d’autant plus avec de simples cartes. C’est pourtant ce qu’ont réussi à faire les créateurs de la start-up Sorare, à tel point que l’entité est devenue, en peu de temps, une licorne ; soit une start-up innovante valorisée à plus d’un milliard de dollars.

 Comment tout cela a commencé, quel a été le parcours, pour en arriver à une victoire si éclatante ? C’est ce que nous découvrons aujourd’hui. 

L’idée qui a tout changé 

Une passion peut tout changer dans une vie. Et ce ne sont certainement pas Nicolas Julia et Adrien Montfort qui pourraient prétendre le contraire. Tous deux sont entrepreneurs et travaillent dans l’univers de la blockchain. Ce premier point commun pourrait suffire à les rapprocher, mais ils ont également une passion commune pour le football. 

Ensemble, ils découvrent l’univers des NFTs et l’opportunité de créer des objets numériques rares que l’on peut vendre. L’idée de créer une start-up sur le football et les clubs de football venait de naitre : Sorare ; un jeu de simulation sportive. 

Les joueurs peuvent ainsi acheter des cartes numériques de joueurs (des sortes de cartes Panini virtuelles), limitées, non duplicables, non modifiables et ne pouvant pas être supprimées), représentées par des NFT (jeton non fongible sur Ethereum), les vendre, voire les échanger, pour gérer une équipe totalement virtuelle. 

La valeur de cette dernière se base sur la réalité du monde footballistique et est donc en constante évolution (matchs, blessures des joueurs, transfert…) et suit une cotation effectuée par une entreprise de statistiques footballistiques (Opta). 

Certaines cartes peuvent ainsi valoir plus de 280 000 dollars, sachant qu’elles se déclinent en « common » (les gratuites qui permettent de tester et d’adopter Sorare), les  « rares », « super rares » et « uniques ». 

Les deux entrepreneurs savent que le potentiel est important car le football est un sport mondialement reconnu et apprécié (4 milliards de personnes se revendiquent des fans absolus) et que même sans être vraiment fan d’une équipe de football en particulier, on peut apprécier de regarder un bon match, de collectionner des objets en rapport avec le ballon rond ou encore d’apprécier le fantasy sport . En outre, les gens sont de plus en plus friands de nouvelles technologies. 

Le projet est à peine lancé que le mois suivant, ils signent un accord avec une importante équipe belge de football. 

Le développement et la consécration de Sorare

Xavier Niel, le créateur de Free, se veut un business angel qui a du nez. Il a contribué à aider financièrement plusieurs start-ups qui sont devenues, au fil des années des licornes françaises. L’homme ne s’y trompe pas et investit 550 000 euros dans Sorare. 

Cela donne un premier élan à la start-up qui en 2020, soit deux ans après sa création seulement, prétend à une première levée de fonds de 4 millions de dollars. La même année, Sorare établit un partenariat avec un club iconique : le PSG (Paris Saint-Germain). Le but bien entendu est de pouvoir utiliser les logos des clubs, mais aussi les images des joueurs. 

La Série A permet une nouvelle levée de fonds en 2021 de 40 millions d’euros. 2021 est une année faste pour l’entreprise qui, de manière historique, crée une NFT (carte unique) de C. Ronaldo, un des joueurs les plus connus de la planète. Quelques mois plus tard, un accord est conclu avec des équipes nationales françaises, mais aussi l’Equipe de France. 

Tout semble s’enchainer la même année avec un partenariat avec la ligue espagnole, ce qui marque le développement à l’international de l’entreprise. Le mois de septembre semble un vrai porte-chance à Sorare qui s’offre une nouvelle levée de fonds de 580 millions d’euros. Cela constitue un record dans le monde de la French Tech. La start-up est valorisée à cette époque à 4.3 milliards de dollars. 

Un autre partenariat s’établit en fin d’année 2021 avec la Bundesliga. En tout ce sont plus de 180 clubs avec lesquels des accords ont été conclus (l’entreprise en vise 400)  et des partenariats avec 20 des plus grandes ligues mondiales de football. 

En août 2022 ; soit 4 ans après sa création ; Sorare peut se vanter de compter deux millions d’utilisateurs à travers le monde, mais aussi d’être présent dans 170 pays. 

Sorare : informations clés

Date de création de Sorare

La start-up est assez récente puisqu’elle a vu le jour en septembre 2018. Le projet est tellement prometteur que l’entreprise scelle rapidement (moins d’un mois plus tard) un premier accord avec la première division de championnat belge (la Jupiler League). 

Nombre de salariés à ce jour  

L’entreprise compte actuellement une trentaine de salariés, mais l’ouverture d’un bureau aux Etats-Unis, notamment, lui permet de croire que le nombre de salariés va passer à 200 personnes d’ici peu. 

Chiffre d’affaires en 2022 

Sorare a des ambitions clairement établies avec la volonté d’être le leader mondial du divertissement avec le sport comme véhicule. 

Fin 2021, Sorare affichait un chiffre d’affaires de 325 millions d’euros et 190 millions de ventes de cartes. 

Une possible entrée en bourse ? 

Elle n’est pas encore à l’ordre du jour, même si l’année dernière, en 2021, Nicolas Julia l’envisageait dans quelques années. A suivre donc. 

Les objectifs de développement de Sorare

Le football semble avoir été une première étape dans le développement et l’ambition des créateurs. D’autres sports, dont des sports US sont désormais visés à l’instar du basket (NBA), mais aussi du baseball (partenariat signé en mai 2022) ; sachant que les cartes de joueurs dans ce domaine ont déjà connu leur heure de gloire tout aussi bien auprès des adultes que des enfants. 

Pourtant, les créateurs n’abandonnent pas leurs premières amours. Depuis le 9 novembre dernier, Lionel Messi est devenu leur ambassadeur, succédant ainsi à d’autres joueurs de renommée internationale comme Kylian Mbappé ou encore Zinédine Zidane. 

Les fluctuations de marché des cryptomonnaie sont un problème pour Sorare qui ambitionne de passer sur une monnaie dématérialisée indexée sur le dollar et stable (stablecoin). L’entreprise n’a donc pas fini d’attirer les managers (nom des joueurs) qui font déjà partie du jeu et possèdent des cartes. 

Scalabilité 

Excellente. L’entreprise pourrait se contenter de ses acquis, mais on sent une véritable envie de ne pas rester dans une zone de confort et de s’aventurer sur d’autres terrains (sans jeu de mots) avec l’arrivée de nouveaux sports, notamment.

 Les cartes peuvent être également utilisées en dehors de l’écosystème Sorare, avec notamment Ubisoft. 

La maxime ou citation la plus marquante de la start-up

« Devenir le leader du divertissement dans le monde du sport, (…) au-delà des frontières domestiques » semble être la marque de fabrique de Sorare qui après le football tente une incursion remarquée dans des sports tels que le base-ball ou le basket, tout en misant à la fois sur le développement de l’utilisation de la blockchain. 

On parle d’eux !

Les Echos.fr : « Comment Sorare a multiplié son chiffre d’affaires par 40 en un an »

Le Figaro.fr : « NFT : Sorare signe un accord de licence avec le championnat de football le plus suivi au monde »

BFMTV.com : « Comment Sorare réussit à démocratiser les NFT grâce au sport »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *