Chaque porteur de projet a pour ambition que sa future entreprise lui permette de gagner sa vie et bien plus. Pourtant, peu, même avec une idée qui leur semble originale, imaginent susciter tellement l’enthousiasme qu’ils peuvent prétendre à une spectaculaire levée de fonds. 

C’est pourtant le cas de certaines start-up que l’on appelle les licornes françaises dont fait partie Doctolib. Qu’est-ce que ce phénomène et comment expliquer l’engouement pour ce service de réservation de rendez-vous ? 

Licorne française : de quoi parle-t-on ? 

La licorne est un animal mythique qui fait rêver. C’est en faisant le parallèle avec certaines idées de projet ambitieuses que naît l’image de la licorne en 2013; pour désigner une entreprise qui se développe très rapidement avec une très forte levée de fonds. 

Pour prétendre faire partie du cercle (de moins en moins fermé) des licornes françaises, il faut créer dans un secteur innovant, bénéficier de fonds extérieurs de plus d’un milliard de dollars, avoir été créée depuis moins de 10 ans et ne pas encore être coté en Bourse, auquel cas, on passe à un niveau supérieur. 

Lorsque le terme anglais « unicorn » (licorne) a vu le jour pour décrire ce phénomène, l’américaine Aileen Lee avait démontré dans son étude que moins de 0.1% des entreprises présentaient ces caractères très spécifiques. 

Depuis 2013, notamment grâce à la French Tech, ces start-up bénéficient d’un terreau propice à leur développement. Explications. 

C’est quoi la French Tech ?

La France possède un savoir-faire indéniable dans de nombreux domaines. Pourtant, au niveau entrepreneurial ; malgré quelques gros succès ; les entrepreneurs ne pouvaient pas prétendre se mesurer aux Etats-Unis ; maîtres incontestés en matière de start-ups de génie, générant des levées de fonds pharaoniques. 

Le Gouvernement pourtant, sait que le digital (une des autres caractéristiques généralement de ces entreprises innovantes) est amené à se développer et qu’il va contribuer à rendre les entreprises françaises plus fortes et plus compétitives, par rapport à d’autres structures européennes, mais aussi mondiales. 

C’est de cette envie que naît la French Tech, une sorte d’écosystème qui met en relation les start-up, bien entendu, mais aussi des décideurs ou des investisseurs, au niveau national. 

L’idée est de chercher à faire de l’hexagone un pays attractif non seulement pour les porteurs de projets français, mais aussi venant d’autres pays autour du globe. Auquel cas, la France pourrait être qualifiée de start-up Nation ; statut qu’elle ambitionne d’acquérir dans un avenir proche. 

Générer des emplois, mais aussi asseoir l’économie française sont deux objectifs de ce mouvement. 

Pour cela, la mission French Tech s’appuie sur des acteurs locaux ; auquel cas, un territoire peut s’enorgueillir d’être labellisé ; mais aussi internationaux. 

Les personnes qui y travaillent recherchent partout dans le monde, les endroits et les personnes les plus propices au développement rapide des start-up ; ce que l’on appelle dans le jargon des accélérateurs ou des incubateurs, selon ce qui est recherché. 

Si l’on parle de French Tech, le gouvernement français entend bien que, d’ici quelques années, on puisse parler aussi de « French Touch », soit une méthode française qui garantirait le succès et le développement de start-ups. 

Parmi les licornes qui sont venues augmenter la taille d’un troupeau déjà prometteur : Doctolib, qui révolutionne le monde médical en agrémentant l’expérience client du patient. 

L’histoire et la plus-value de Doctolib 

Quand une personne a un problème de santé, son premier réflexe est de prendre rendez-vous téléphonique avec un médecin, se heurtant à différentes problématiques possibles : un secrétariat qui ne fonctionne pas tous les jours et est saturé d’appels, le fait de devoir évoquer des problèmes de santé embarrassants parfois, quand on prend rendez-vous, ce qui peut amener à préférer refuser de se faire soigner etc…

En outre, la gestion des agendas peut être rendue difficile à cause d’erreurs humaines comme des doublons ou encore le manque de connaissance à propos des possibilités en matière de spécialisations médicales. Impossible, en outre, de convenir d’une date après les horaires de bureaux, le week-end et les jours fériés.

En 2011, ayant besoin de prendre rendez-vous chez un professionnel de santé dans un pays autre que le sien, Steve Abou Rjeily se fait aider par un camarade qui lui parle d’une plateforme de mise en relation. L’idée germe dans l’esprit du jeune homme : pourquoi ne pas créer un site qui permettrait aux personnes de trouver un professionnel de santé et de prendre rendez-vous en ligne, à n’importe quel moment ? 

Deux ans plus tard, avec deux amis et Stanislas Niox-Château ; qui était en 2011 à la recherche d’un nouveau projet ; Doctolib voit le jour. 

Le but étant d’aider les particuliers, mais aussi les professionnels de santé, ils s’entourent d’un panel de professionnels pour tester et leur faire des retours afin d’améliorer la plateforme. 

Si le professionnel de santé paie un abonnement mensuel dont le montant dépend des modules qui l’intéressent sur la plateforme, tout est gratuit pour la personne malade. 

Malgré une concurrence dans le même secteur d’activité, la présence de Stan Niox-Château et de son réseau permet de lever une première somme d’un million d’euros, moins de 6 mois après le lancement du site de réservation de rendez-vous médicaux. 

Médecins et cliniques sont ensuite démarchés pour faire parler de Doctolib et ce que la plateforme peut apporter en facilité de gestion de planning. Cela fonctionne, avec pour conséquence, la même année, une deuxième levée de fonds de 4 millions d’euros supplémentaires. 

L’année suivante, forte son offensive envers la concurrence, l’équipe fondatrice de Doctolib bénéficie d’une autre levée de fonds de 18 millions d’euros. 

En moins de 10 mois, 26, puis 35 millions d’euros font de Doctolib la start-up dans le secteur du médical qui draine le plus d’argent : outre les spectaculaires levées de fonds pour le projet, celui-ci affiche un chiffre d’affaires insolent de 40 millions d’euros en 2016, soit moins de trois ans après sa création. 

La France n’est plus le seul horizon possible et après avoir racheté son plus gros concurrent (mondocteur), Doctolib s’exporte. Après trois ans seulement d’existence, le phénomène s’attaque avec succès aux pays européens comme l’Allemagne et l’Italie. 

Valorisée à 5.8 milliards d’euros en 2022, grâce à une énième levée de fonds, Doctolib entend élargir sa palette et ne plus se restreindre à la gestion d’agendas.

Aider les médecins dans leur gestion administrative pour qu’ils puissent se focaliser sur leur cœur de métier (aider les malades), créations d’outils spécifiques dans le même ordre d’idée à destination spécifique des hôpitaux ou aider à la dématérialisation des ordonnances et la télétransmission sont autant de projets qui sont dans les starting-blocks. 

Partout dans le monde, il y a des personnes malades qui souffrent non seulement de maladies ou de pathologies, mais aussi parfois de la désertification médicale. 

Dans le même temps, l’hôpital public est à la dérive et les soignants doivent composer avec des moyens de plus en plus faibles. Cumuler l’administratif avec le traitement et l’accompagnement des patients est leur lot quotidien. 

Doctolib veut être sur tous les fronts pour rendre leur quotidien plus facile. Ces problèmes que connaît la France peuvent se trouver partout ailleurs. Alors Doctolib vise l’international, après avoir conquis une partie de l’Europe. 

Sans nul doute qu’avec autant d’obstination et un secteur d’activité aussi universel que la santé, le succès que connaît la plateforme ne constitue qu’un début….

Doctolib : informations clés

Nombre de salariés à ce jour 

 En 2022, l’entreprise compte 320 000 personnels de santé et 2 700 salariés, appelés “Doctolibers”, répartis entre la France, l’Allemagne et l’Italie.

Chiffre d’affaires 

Le poids lourd français de la prise de rendez-vous médicaux en ligne a réalisé un chiffre d’affaires estimé à 250 millions d’euros en 2021. 

Entrée en bourse 

Malgré une levée de fonds en mars dernier qui a permis à Doctolib d’être valorisée à 5.8 milliards d’euros, aucune entrée en bourse n’a pour le moment été évoquée. 

Scalabilité 

La start-up la plus valorisée de France ne cesse de faire ses preuves avec une croissance qui a explosé ses dernières années, favorisée par la pandémie de la Covid-19. 

Présente dans un premier temps en France, la plateforme de prise de rendez-vous médicaux en ligne s’est très vite imposée en s’implantant en Allemagne puis en Italie. 

Possédant les investissements et ressources humaines nécessaires, Doctolib affiche comme prochaine étape l’internationalisation au-delà des frontières européennes. 

Mantra/Citation CEO 

L’essentiel n’est pas d’avoir une idée révolutionnaire, mais d’améliorer le quotidien de millions de personnes avec des outils simples, apportant des solutions concrètes à des problèmes quotidiens », explique Stanislas Niox-Château.

On parle d’eux !

Forbes.fr : « FOCUS LICORNE | Doctolib, le géant de la santé en devenir »

Le Figaro.fr : « Comment Doctolib est devenu incontournable en dix ans »

Les Numériques.com : « Doctolib, licorne française la mieux valorisée après une levée d’un demi-milliard d’euros »

 

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