Se développer rapidement, mais aussi gagner beaucoup d’argent : quel entrepreneur en devenir n’a pas ce rêve secret ? Pourtant, s’il existe beaucoup de bonnes idées, peu, sans doute permettent d’accéder au cercle restreint des licornes françaises. C’est le cas de Deezer. 

Comment est née l’idée, comment la start-up a évolué au fil des années : c’est ce que nous voyons aujourd’hui. 

L’idée qui a tout changé 

Tout commence, pourrait-on dire, en 2006, dans l’illégalité. Daniel Marhely, codeur de génie et amateur de musique, pensant ; à raison ; ne pas être le seul, souhaite mettre à disposition de tous, de la musique gratuite, en s’aidant d’Internet. 

Ce premier projet (Blogmusik) ne tient pas un an : la Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de Musique ; plus connue sous le nom de SACEM force le site à fermer. 

Pour autant, Daniel sent que son projet a du potentiel. Il a ainsi compris que même au niveau de la musique, les personnes ont des habitudes qui évoluent. Impossible d’attendre d’être chez soi, pour insérer un CD dans une chaine : cela est dépassé. 

Il faut proposer de la musique en instantané, pour répondre au mode de fonctionnement de l’internaute. De la musique tout le temps, pour tout le monde, partout, sans attendre, juste en allant sur un site de streaming, suite à un coup de cœur, à une conversation, pour retrouver une chanson que l’on a pu entendre à la radio, sans acheter de support physique ni avoir besoin de télécharger les morceaux. 

Il s’associe, pour ce faire à un étudiant de l’ESSEC, Jonathan Benassaya, avec le soutien d’un business angel qui n’est autre que Xavier Niel, le fondateur de Free. 

Pour que le projet soit donc légal, il suffit d’avoir le soutien de la SACEM et donc des ayant-droits en matière de musique, en les rémunérant par le biais de la publicité. 

Deezer, au commencement était entièrement gratuit pour les internautes. Ces derniers pouvaient ; quel que soit le type de musique qu’ils aimaient ; trouver et écouter des morceaux en illimité. En une semaine, le succès est au rendez-vous avec une audience multipliée par 10 par rapport au premier projet. 

Pourtant, pourquoi ne pas proposer un contenu plus qualitatif, avec des options payantes ? 

Le développement et la consécration de Deezer

Après la gratuité, arrivent donc les options payantes, deux ans plus tard, soit en 2009. Alors qu’il n’est pas toujours facile de connaitre de nouveaux morceaux par exemple, Deezer mise sur la personnalisation, avec une offre premium qui coûte moins de 10 euros par mois. 

Au bout de 3 ans, un accord inédit et juteux avec l’opérateur Orange lui permet d’être le service musical par défaut de tous les abonnés ; soit 10 millions de personnes. 

C’est en 2012 qu’arrive la première véritable levée de fonds importante : 100 millions d’euros sont investis par un milliardaire ukrainien, Len Blayatnik.

Avec la notoriété, Deezer se permet d’apparaitre à la télévision en 2013 dans une campagne de publicité. Le spot marque les esprits. Pourtant, les fondateurs ont sans doute peur que l’on associe leur site de streaming à l’univers noir qui caractérise l’illustrateur et préfèrent lisser leur image, l’année suivante. 

L’entrée en bourse escomptée en 2015 n’est pas possible à cause de l’émergence d’Apple Music qui se veut un concurrent sérieux de la plateforme. 

Un nouveau directeur général prend la tête de Deezer en juin 2021 : Jeronimo Folgueira. Aujourd’hui, avec des styles musicaux très éclectiques et des millions de titres disponibles, Deezer séduit plus de 10 millions de personnes en France et dans le monde. 

Deezer : informations clés

Date de création de Deezer

Le vrai Deezer, tel qu’on le connait aujourd’hui a vu le jour le 22 août 2007. 

Nombre de salariés à ce jour

En 2020, 600 personnes contribuaient par leur travail, à faire de Deezer une entreprise de qualité et de renom. 

Chiffre d’affaires en 2022

C’est bien ici un vrai paradoxe qu’offre Deezer, car cotée à plus d’un milliard d’euros (ce qui explique qu’elle fasse partie des licornes françaises), ce n’est pas une start-up rentable, même si elle a suscité assez d’intérêt pour une (très) importante levée de fonds. 

Pourtant, ce n’est pas une fatalité pour le directeur général qui entend doubler son chiffre d’affaire d’ici 2025. 

Une possible entrée en bourse ?

Cela avait déjà failli arriver en 2015. C’est désormais acté depuis quelques mois. Deezer est entré en bourse le 5 juillet dernier en se cotant sur Euronext.

 De fait, le site pionnier de streaming musical n’est plus à considérer comme une licorne, même si, comme l’animal mythique, son succès fait rêver. 

Les objectifs de développement de Deezer

Si elle affichait 123 millions de perte, l’année dernière, la start-up entend se développer encore et donc, comme dit précédemment, doubler son chiffre d’affaires d’ici trois ans. 

Elle représente 30% du marché français, mais si le développement à l’international est déjà à l’ordre du jour (le site est disponible dans plusieurs langues, notamment pour proposer des paroles synchronisées avec la musique), il n’arrive pas à concurrencer les autres acteurs du marché, avec seulement 2% du marché mondial. 

Alors que beaucoup de ses concurrents s’orientent sur les podcast et les livres audio, Deezer souhaite en rester à ses premières amours : la musique et entend tout miser sur elle. Sans doute un choix judicieux quand on sait que plus de 82% des français écoutent un support audio tous les jours, selon une étude réalisée cette année. 

Plus modestement, cette année, Deezer entend récompenser la fidélité des internautes, utilisateurs et fans de musique avec des tickets d’or, leur permettant d’assistant à des concerts. Les artistes qu’il est possible d’aller voir son autant Mylène Farmer, Stromae que Harry Styles. Il sera également possible d’accéder à des statistiques concernant la corrélation entre leur écoute musicale et leur humeur sur une année pour en tirer les conclusions qu’ils souhaitent, de trouver une âme sœur musicale ou encore de voir si notre nationalité influe sur le type de musique que l’on écoute (quitte à changer de nationalité virtuellement avec Deezer, sans démarches ni visa !)

Scalabilité

Au vu du chiffre d’affaires de l’année dernière, on pourrait s’inquiéter pour Deezer. Pourtant, la start-up a été précurseur dans de nombreux domaines, comme en établissant un accord tout à fait inédit avec un opérateur téléphonique. 

Souvent en avance sur son temps, en matière d’options et de services vis-à-vis de l’internaute, y compris dans la personnalisation en matière de goûts musicaux, elle doit composer avec une concurrence acharnée. 

La plateforme ne semble pourtant pas prête à renoncer et sa récente entrée en Bourse pourrait l’aider à concrétiser son développement à l’international. 

La maxime ou citation la plus marquante de la start-up

Pas réellement de maxime, mais une énigme pas encore résolue à l’heure où nous écrivons ces lignes, concernant le nom de ce site de streaming français. 

Selon Daniel Marhely, Deezer était simplement un nom de domaine qui était court et donc facile à retenir et surtout qui était disponible (et peu coûteux), au moment de l’acheter. 

Maintenant, quand on revient aux débuts du site en 2013, on retrouve un message posté, invitant les personnes adeptes à faire des jeux de mots « (le site) passe à 10h/mois gratuite sur le web », puis une offre à 10 euros (merci de faire la liaison, pour comprendre) pour lancer les options payantes. Une manière de ne jamais oublier d’où tout cela est parti ? 

On parle d’eux !

Le Figaro.fr : « Streaming: «Deezer est une licorne emblématique de la place de Paris» »

Le JDD.fr : « Entreprises : la doyenne des licornes françaises Deezer entre en Bourse »

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