Difficile de ne pas avoir remarqué les publicités télévisuelles concernant Back Market, montrant par exemple des jumeaux souhaitant acheter chacun un smartphone et qui démontre que l’un des deux a clairement fait une affaire en prenant un appareil reconditionné. 

L’idée qui a tout changé 

Les habitudes consuméristes des français sont en train de changer. Alors qu’ils souhaitaient auparavant acheter des appareils neufs, ils sont confrontés à différentes problématiques : cela a un coût quelquefois très important, il faut compter sur l’obsolescence programmée qui empêche de considérer l’objet comme un investissement sur la durée et l’empreinte écologique des objets qui viennent souvent de l’étranger ; amenant à s’intéresser au développement durable. De quoi susciter les envies de projet…

Comment est né Back Market ; qui se fonde sur l’idée de l’économie circulaire et pourquoi le succès a été tellement au rendez-vous qu’elle a fait des levées de fonds spectaculaires, en très peu de temps, c’est ce que nous voyons ici. 

Contenant toujours plus de possibilités, plus petit, écran plus large, contour plus fin : rien qu’avec les smartphones, il est évident que chaque nouvelle sortie de produit s’accompagne de son lot de promesses. Pour avoir tout cela, il faut acheter du neuf, souvent cher et qui est amené à tomber en panne au bout d’un moment, pour pousser à nouveau à l’achat. 

Si les français en ont conscience, beaucoup cèdent cependant à l’envie d’avoir le dernier objet technologique à la mode. 

D’autres sont simplement à la recherche d’appareils qui fonctionnent encore et qui seront moins chers. 

Pour Thibaud Hug de Larauze, il y a un marché à prendre ; ce que l’on appelle une niche ; car pas ou peu exploitée dans le domaine entrepreneurial : proposer des produits high-tech de seconde main et reconditionnés. 

Afin de sécuriser les acquéreurs, il faut (ce qui n’est pas le cas à l’époque), proposer une garantie sur les produits. D’abord sur une durée de 6 mois, le service est étendu à 12 mois, dès 2019.

Avec deux autres entrepreneurs, Thibaud Hug de Larauze met en place un site qui, dans un premier temps se spécialise dans la vente de smartphones de seconde main. Le marché est forcément prometteur au vu du prix de certains modèles et en s’appuyant sur les statistiques indiquant que 77% des personnes en France âgées de plus de 15 ans possèdent un smartphone. 

En partant de ce postulat naît en 2014 Back Market. L’entreprise se rapproche des grandes surfaces, mais aussi des marques de téléphonie elles-mêmes et des spécialistes pour se procurer des téléphones d’occasion ; se chargeant de les réparer si le besoin s’en fait sentir. Désormais, l’entreprise travaille en collaboration avec 1200 partenaires professionnels. 

Le développement et la consécration de Back Market

Le succès est au rendez-vous ; avec, la première année de création, plus de 3 millions de chiffre d’affaires. Le principe est simple : à chaque vente (quel que soit le produit acheté et son prix), la start-up prélève 10%.  

Back Market n’entend pas se limiter aux simples smartphones, car la seconde main peut toucher d’autres produits high-tech.

La plateforme se met à vendre des consoles de jeux, des téléviseurs, des ordinateurs et autre matériel informatique, mais aussi des appareils électroménagers. 

En 2015, le CA augmente en flèche avec 30 millions d’euros. Ce n’est pourtant qu’un début, puisque le succès ne cesse d’être au rendez-vous avec forcément un pic lors des épisodes de confinement, pendant la crise épidémique du Covid-19, avec une explosion des ventes sur le site, notamment pour les appareils dits de loisirs. 

Ainsi, Back Market engrange 96 millions d’euros de chiffre d’affaires en moins de 3 ans d’existence et 230 millions en 2018. 

Alors qu’en juillet 2019, le site ne comptait « que » 1.5 millions de clients, en 2022, ils sont 5 millions à agir pour la planète tout en préservant leur portefeuille. 

Sans doute ont-ils été sensibles au discours de la marque qui distille les informations relatives au reconditionné par rapport au neuf : avec 91% d’émissions de CO² en moins, 281 kilos de matières premières extraites et utilisées et presque 69 000 litres d’eau pour un simple smartphone, difficile de ne pas vouloir un produit de seconde main alors que l’on sait la planète déjà exsangue. 

Si Back Market et ses ventes d’appareils reconditionnés séduisent les habitants de l’hexagone, les fondateurs ne souhaitent pas se limiter à la France et souhaitent, en future licorne française, se développer à l’international. 

C’est bientôt le cas avec une conquête de marchés importants comme l’Allemagne en Europe, mais aussi la Grande-Bretagne, les Etats-Unis ou encore le Japon. 

En tout, Back Market est à ce jour présent dans 16 pays du monde et trois continents et il est évident que cela ne peut qu’évoluer positivement. 

Les levées de fonds et la transformation en licorne de Back Market

Une bonne idée est souvent à la base des entreprises florissantes. Mais beaucoup d’entrepreneurs le savent, ce n’est clairement pas suffisant pour atteindre le niveau de notoriété et le chiffre d’affaires qu’affiche Back Market. 

Au début, l’entreprise a pu compter sur la love money (argent prêté ou donné par des proches). En l’occurrence le père de Thibaud Hug de Larauze qui croyait en son projet, même si les deux hommes sans doute, n’imaginaient pas (ou rêvaient secrètement) un développement et une croissance de l’activité aussi rapide.

L’argent familial ne suffisant pas, le créateur s’est également fait aider par deux business angels. 

Au vu de la dynamique fulgurante de l’entreprise, les fondateurs n’hésitent plus par la suite à demander des fonds auprès d’investisseurs dits institutionnels et privés.

Après une levée de fonds déjà très prometteuse en 2018 (48 millions d’euros), l’entreprise réussit à obtenir 110 autres millions deux ans plus tard (2020). 

Pourquoi s’arrêter là, au regard du nombre de ventes, mais aussi de la volonté de diversifier son offre afin de proposer plus aux clients que des smartphones ? 

L’année dernière (2021), la collecte a été encore une fois spectaculaire avec 76 millions d’euros. Une année à succès chasse l’autre, pour Back Market qui réalise l’exploit d’une autre levée de fonds en début d’année 2022 de 450 millions d’euros. 

La valorisation étant supérieure, en très peu de temps à un milliard d’euros, Back Market ne se contente plus d’être une entreprise à succès. Elle peut prétendre à la définition même de la Licorne Française. 

Est-ce que l’entreprise compte s’arrêter là ? Non, une valorisation à 1 milliard d’euros ne correspond pas encore à ses ambitions, car on parle désormais, au bout de 7 ans seulement d’existence de plus de 5 milliards d’euros.

Quelle est l’étape suivante ? L’entrée en bourse, très probablement. En attendant, Back Market, du fait de son profil et de son développement à l’international, avait tout pour figurer dans la French Tech et c’est le cas depuis cette année. 

Une ascension sans faute, en tenant « seulement » compte des aspirations des français et des tendances tant économiques et écologiques qui émergeaient à l’époque : la définition même de la Licorne Française ; soit un projet et un succès dont tout le monde rêve ; et de la méthode française qu’entend mettre à l’honneur la French Tech initiée par le Gouvernement. Pour le fondateur, Back Market se veut « l’Apple du reconditionné ». Cela semble en prendre le chemin. 

Back Market : informations clés 

Le nombre de salariés à ce jour

Début 2022, la société comptait un peu plus de 600 “Back Makers”, répartis entre Paris, Bordeaux, Berlin et New York, et prévoyait un recrutement de 400 nouveaux talents. 

Le chiffre d’affaires

L’entreprise communique très peu sur son chiffre d’affaires, le dernier en date est celui de 2018 qui s’élevait à 230 millions d’euros. Cependant, la croissance fulgurante de Back Market nous laisse imaginer un chiffre d’affaires qui a sûrement doublé voire triplé ces dernières années. 

L’entrée en bourse

À ce jour, Back Market n’est pas cotée en bourse. Cependant, la licorne française pourrait bien entrer en bourse début 2023. Cette dernière aurait déjà eu des échanges, de manière informelle, avec des banques pour préparer cette opération.  

La scalabilité

Le succès est tel que Back Market s’est rapidement déployé à l’étranger. Aujourd’hui, la société, au-delà de la France, est présente en Allemagne, Grande-Bretagne, Etats-Unis et même au Japon. Un concept qui pourrait être facilement adopté par d’autres pays également. La plateforme peut donc prétendre à un rayonnement international dans les années à venir.

Mantra/Citation CEO

On rallonge la vie des produits en leur donnant une deuxième vie. Le but c’est de créer un réflexe de reconsommation dans la tête du consommateur” Thibaud Hug.

On parle d’eux !

Forbes.fr : « FOCUS LICORNE | Back Market tire profit de l’économie circulaire »

Investir.LesEchos.fr : « Back Market lève €450 millions, sa valorisation atteint €5,1 mds »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *